Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?
Aussi surnommée écriture non genrée ou écriture neutre, l’écriture inclusive en français consiste à l’élimination de toutes formes de discrimination des genres, c’est-à-dire la suppression des inégalités hommes/femmes dans la langue française.
L’écriture inclusive, une dénaturation de la langue française ?
Pas vraiment. La langue française, plutôt d’apparence sexiste et politique, évolue tout de même au fil des siècles.
Il faudrait plutôt y entrevoir un phénomène propre à toutes les sociétés : la volonté des femmes de sortir de l’invisible.
La représentation des femmes dans la langue française est difficilement acceptable pour certains. Les hommes sentent leurs avantages menacés. Écarter les femmes de la langue, c’est les évincer de l’espace public.
Cette situation existe encore actuellement.
Et pourtant, la langue est le reflet de la société. Les hommes et les femmes devraient alors avoir tous une place dans la langue française : c'est la justification de l'appel à l’écriture inclusive.
Quels sont les grands principes d’application de l’écriture inclusive ?
Pour pallier ces inégalités de genre, l’écriture inclusive se compose de diverses règles dans la graphie et la syntaxe. Elle peut ainsi être utilisée aussi bien par les femmes que par les personnes binaires.
- Les formulations épicènes : « droits humains » qui sera préférée à « droits de l’Homme » ou encore« humain » au lieu « d’homme ». L’emploi de termes neutres est la première règle à appliquer en vue d’une égalité masculin/féminin.
Il y a de nombreux termes neutres dans la langue française comme « locataire », «propriétaire », ou encore « adepte ». C’est une façon simple de diminuer les inégalités des genres avec des mots connus et des règles de grammaire classiques.
- Il s’agit de féminiser des noms exclusivement masculins de métiers, de fonctions, de grades et de titres (« autrice », « écrivaine », « pompière », ...).
- Sur le plan typographique, on utilise le point médian, les parenthèses, le tiret, ou encore le slash (« certains/es »).
Par exemple, on écrit « Vous a-t-il aidé.e ?» et au pluriel « Vous a-t-il aidé.e.s ?» selon le principe du point médian. Il peut être remplacé par un slash (« Vous a-t-il aidé/e) ?»), des parenthèses (« Vous a-t-il aidé(e) ?») ou un tiret (« Vous a-t-il aidé-e ?»).
- L’utilisation des deux genres simultanément est également envisageable. Par exemple, avec les deux pronoms personnels il et elle. Cela va donner «Ils.elles sont courageux ». C’est un ensemble genré comme « les institutrices et instituteurs », ou bien « les candidats et candidates », et bien d’autres encore.
- Il est possible aussi d’appliquer l’écriture inclusive à la règle de proximité « le masculin l’emporte sur le féminin » au pluriel en donnant la priorité au féminin.
Par exemple, «Les clients et les clientes sont nombreux en ce premier jour des soldes. » devient , «Les clients et les clientes sont nombreuses en ce premier jour des soldes. » puisque «clientes » est un terme féminin.
- En cas de majorité, l’accord peut se faire au féminin.
Par exemple, « Tes cousines et ton cousin sont charmants » devient « Tes cousines et ton cousin sont charmantes »
- Employer des pronoms neutres
Il n’y a pas de pronoms neutres dans la langue française contrairement à l’allemand et à l’anglais. C’est pourquoi, dans son optique d’une égalité des genres, l'écriture inclusive en français, en suggère qui reprennent simultanément le genre masculin et féminin.
Par exemple, le pronom « iel » au singulier (« iels » au pluriel) qui a sa place dans le dictionnaire depuis 2022. Moins connu, le terme « celleux » qui remplace « celles et ceux ».
L’écriture inclusive est-elle une obligation ?
Bien entendu, chacun(e) est libre dans son écriture !
L’essentiel dans l’écriture inclusive en français repose sur l’absence de toute discrimination des genres.
Il importe de savoir que l’utilisation de l’écriture inclusive n’implique pas l’application de tous ces principes !
Par exemple, l’utilisation du point médian est plus difficile si le féminin est irrégulier.
Tout n’est pas toujours possible.
Néanmoins, l’écriture inclusive est aujourd’hui devenue plus familière que cela soit à l’écrit et aussi à l’oral.
Certains de ses principes sont plus entrés dans les moeurs que d’autres. C’est le cas de l’utilisation des mots mixtes ou de l’accord de proximité.
Usages variables de l’écriture inclusive
L’écriture inclusive reste bien un usage.
Il est le reflet de la diversité, de la multiculturalité et de la position des femmes au sein de notre société contemporaine.
Dans les écoles, dans la presse, … l’écriture inclusive est utilisée partiellement en fonction du contexte, des publics visés, etc. Mais, parfois, pas du tout.
De toute évidence, il n’y a pas qu’une seule façon d’écrire en langue française mais aussi dans l’écriture inclusive. Les usages varient donc selon la situation.
En fait, aucune contrainte d’usage n’est imposée aux auteurs, à tout un chacun.
L’écriture inclusive relève davantage d’une probable obligation morale.
Et pourtant, dans la publication, les seuls juges en la matières demeurent tout de même les comités de lecture des maisons d’édition. Il est inévitable que l’aspect commercial de l’ouvrage est privilégié, comme elle représente aussi un atout commercial pour certaines entreprises.
L'écriture inclusive n'est pas une spécificité de la langue française !
Le saviez-vous ? Alors que la langue française est très genrée, d’autres langues comme l’anglais, l’allemand, le portugais, … appliquent l’écriture inclusive depuis longtemps.
Par exemple, l’anglais utilise le genre neutre mais aussi l’arobase ou le x pour désigner un le genre non binaire ou un groupe de personnes. Le pluriel de « they » n’est pas genré.
N’oublions pas que la langue française a été imaginée par des hommes.
L’écriture inclusive permet ainsi une réappropriation de la langue française par tous.
Conclusion
Au final, l’écriture inclusive en français permet à toutes celles et ceux qui utilisent la langue française d’être représentés de manière égalitaire. Il s’agit d’une vision moderne de la société actuelle.