Cette lettre a été analysée par une tutrice de MyStudies sur demande.


Courte biographie de Montesquieu

Charles-Louis de Secondat de La Brède, dit baron de La Brède ou Montesquieu, est un philosophe, penseur politique, et écrivain français des Lumières, né en 1689 au château de la Brède, près de Bordeaux. Montesquieu a grandi au sein d'une famille de la noblesse provinciale d’origine protestante. Il épouse Jeanne de Lartigue, une protestante. En 1714, il devient conseiller auprès du parlement de Bordeaux. Il est connu pour son ouvrage les Lettres persanes. Charles de Montesquieu écrit de nombreux ouvrages parlant de science ou de philosophie.


La trentième lettre persane en quelques mots

Les Lettres persanes, première œuvre de Montesquieu, publiée anonymement en 1721. Il s’agit d’un roman épistolaire qui exprime les principales revendications du combat des Lumières. À travers ses lettres, Montesquieu porte un regard critique sur la société française.

La trentième, elle raconte le moment où les Persans sont à Paris et la lettre présente une description de la France. Montesquieu se moque de la curiosité des parisiens dans sa trentième lettre. En général, cette lettre parle de la rencontre de Rica avec les parisiens. L’auteur transmet un véritable message philosophique en divertissant le lecteur avec des phrases chargées d'ironie.

La curiosité des parisiens

Montesquieu commence sa lettre par une phrase déclarative. Celle-ci fait une généralité morale sur les parisiens : « Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance » (l 1). Le présent de vérité générale « sont » et « les parisiens » rend le texte vivant, voire généraliste.

On peut constater que Rica a du mal à comprendre la manière de penser des parisiens. Les parisiens sont critiqués à travers les substantifs suivants « curiosité » et « extravagance ».

Au cours de la ligne 2 et 4 : « Lorsque j'arrivai » parle de son arrivée à Paris. Le pronom personnel « je » est utilisé 3 fois ici pour mettre Rica au centre du texte : « je fus regardé comme si j’avais été envoyé du Ciel ». Cette phrase : « vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir » confirme sa déclaration. On peut dire que celle-ci est ironique « comme si j’avais été envoyé du Ciel ». Elle est accentuée par l’accumulation de  « tous voulaient me voir » et « Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres ». La répétition de « si » : « Si je sortais », « si j'étais aux Tuileries » (l 3), « Si j'étais aux spectacles » (l 5) montre que Rica est une célébrité. Nous pouvons apercevoir que Persan voit les parisiens qui voulaient le voir grâce aux verbes liés au regard et lieu. La voix passive : « je fus regardé » et « jamais un homme n’a tant été vu » renforce également ce jeu de regards.

La ligne 6, 7 et 8 « Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux » exprime la réaction de Rica face aux parisiens et leur impolitesse. En fait, ces gens ne se fient qu’aux apparences : « Il faut avouer qu'il a l'air bien persan. » La phrase nominale et ironique « chose admirable ! »  (l 8) montre que la curiosité des parisiens va jusqu’à l’obsession. Cette phrase vient confirmer cette obsession « Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu. » (l 9).


Un moment de réflexion

« Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à charge: je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare » (l 16 et 17), cette phrase est ironique et montre que Rica prend un moment de réflexion par rapport à la situation. On peut dire qu’il est gêné par cette attention : « quoique j’aie une très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville, où je n'étais point connu. » (l17-20). En poursuivant notre analyse, il y a un abaissement de termes : « L'habit persan » devient « un à l'Européenne ». Ce dernier veut expliquer que Persan reste dans le domaine de l'apparence.

 

Une expérience révélatrice

Le pronom démonstratif « Cet essai » (l 23) renvoie à la notion de recherche et d’expérience. La phrase suivante montre que Rica met ironiquement les fautes sur son tailleur, sur ses vêtements : « J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m’avait  fait perdre, en un instant, l'attention et l'estime publique; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux ». L’hyperbole « néant affreux » prouve que les parisiens sont intéressés par les apparences.

À travers les lignes 27 et 29 : « Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie, sans qu'on m’eût  regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche. », les verbes sont conjugués à l’imparfait pour montrer la superficialité des parisiens. En effet, le changement de vêtements rend une personne invisible. Dans la même ligne, le terme « par hasard » est ironique. Effectivement, la remarque ne peut pas être le fruit du hasard. La dernière ligne du passage est particulièrement unique, elle révèle le style ironique des Lettres Persanes.

 

Conclusion

Tout au long de la lettre 30Montesquieu révèle à son lecteur le rôle de l'étonnement et l’invite à faire une comparaison entre le Parisien et le Persan au bénéfice de ce dernier. Cela permet d’entrer dans la notion de relativité.

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