Hemingway semble parler pour lui-même lorsqu'il écrit : « Le bonheur chez les gens intelligents est la chose la plus rare que je connaisse ».
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Une perception de bonheur : une exploration complexe
Ernest Hemingway, au cours de son trajet professionnel, expose la joie comme un bien précieux qui est difficile à atteindre. Dans ses écrits, il ne s’agit pas de bonheur perpétuel, mais en réalité de moments éphémères, ou de sauts de joie passagère dans des vies influencées par la souffrance, la déception ou la défaite. L’épanouissement chez les figures à la Hemingway, si cela existe, se retrouve fréquemment dans des instants de simplicité absolue : un triomphe personnel, un moment de sérénité dans une histoire d’amour ou un geste de bravoure. Par contre, ces moments sont toujours temporaires et délicats.
Le concept d’un bonheur destiné aux « individus brillants » est une idée d’autant plus drastique. L’auteur indique que l’intelligence, très éloignée du chemin vers le bonheur, en devient souvent un obstacle. Plus une personne est douée pour discerner et étudier les différentes facettes du monde, plus elle a tendance à se sentir contrariée par la complexité ironique et le non-sens de la vie. Albert Camus, un philosophe français qui est de la même époque qu’Hemingway, soulevait aussi ce blocage à la quête du bonheur dans un univers irrationnel. À cet égard, les deux écrivains se réunissent dans leur perception désespérée du bien-être.
L’intelligence : l’origine de la détresse
Dans les écrits d’Hemingway, les personnes cultivées vivent généralement dans l’inquiétude. Elles sont excessivement préoccupées par les tensions et les afflictions humaines pour s’en libérer. Un cas typique serait la personnalité de Jake Barnes dans « Le soleil se lève aussi ».[1] Ce personnage représente un homme ingénieux et instruit, pourtant il reste traumatisé par une cicatrice de guerre qui le démunit de sa puissance, le réduisant au défaitisme et à l’isolement émotionnel. Son acuité mentale ne lui permet pas de mettre fin à son supplice ; par contre, elle le stimule en lui révélant une autre vision de l’inaccessibilité de bonheur permanent.
En outre, dans « L’adieu aux armes », le personnage de Frederic Henry mène une vie caractérisée par la lutte et la cruauté humaine.[2] Même s’il est un homme de savoir, sa pensée sur la vie et la mort ne le conduit pas à une sagesse réconfortante, mais au contraire à une perte de foi. À travers ces personnalités, Hemingway laisse supposer que l’intellect ne constitue pas une assurance de bonheur. Au contraire, il représente un passage vers le tourment et l’absurdité de l’existence.
La recherche de vérité et le voyage intérieur : une embûche pour l’esprit
L’intellect, chez Hemingway, est généralement associé à une analyse de soi qui n’aboutit pas forcément à la compréhensibilité ou à la stabilité émotionnelle. À l’inverse, plus une personne s’immerge totalement dans l’observation de ses tendances émotionnelles et de sa vie, plus elle se laisse entraîner dans une situation sans issue. Cette constatation est particulièrement claire dans « Le vieil homme et la mer ».[3] Le personnage Santiago, qui est un pêcheur chevronné, incarne un homme ayant une expertise approfondie, plein de discernement et de circonspection. Or, sa lutte contre le poisson géant ne saurait être perçue autrement que comme une analogie du combat éternel contre le non-sens de la condition humaine. La perspicacité de Santiago ne l’écarte pas de la détresse de sa vie. En réalité, elle l’incite à se rendre compte de sa situation désespérée.
Donc, pour l’auteur Ernest Hemingway, l’examen de conscience, qui n’est en aucun cas une solution au mécontentement, constitue une cause de la misère. L’intellect, prêt à examiner le plus infime de ses états émotionnels, est parfois sous l’emprise de son analyse personnelle qu’il ne parvient pas à s’en défaire.
La joie chez « les personnes ordinaires » : un point de vue contrasté
Il est pertinent de mentionner qu’à travers les œuvres d’Hemingway, les personnages moins érudits, plus similaires au monde réel, sont souvent perçus comme étant mieux préparés à trouver le bonheur, ou au moins de s’en approcher. Dans la création « Pour qui sonne le glas », le personnage de Robert Jordan, malgré le fait qu’il est brillant et optimiste, retrouve une forme de paix intérieure dans son rôle durant le conflit interne espagnol. C’est également dans ses rapports interpersonnels, et en particulier dans son adoration pour Maria, qu’il se ressource émotionnellement et recherche un apaisement. Ces moments de véritable tendresse et d’amitié sincère, à l’opposé de la profondeur cognitive, ont l’air de fournir aux personnages un réconfort par rapport à la guerre.
En revanche, les personnages simplistes (agriculteurs, les fermiers, les pêcheurs, etc.) sont souvent moins affectés par la réflexion sur soi et plus en mesure de vivre intensément chaque instant de la vie. Leur épanouissement ne provient pas de la pensée, mais de l’acte, de l’immersion dans la nature ou d’une existence simple et modeste. La simplicité de la vie permet de les mettre à l’abri des tensions intellectuelles qui torturent les personnes plus instruites.
L’écrivain lui-même : une existence influencée par la quête du bonheur
L’écrivain Ernest Hemingway, au cours de son existence personnelle, semble représenter ce concept que le bonheur est presque inaccessible pour une personne intelligente. Sa vie est caractérisée par des souffrances intérieures, des déceptions amoureuses et des traumatismes physiques. Malgré ses performances en littérature, il n’a jamais connu un bonheur qui perdure. Son union tumultueuse avec Hadley Richardson, enchaînée avec différentes autres relations conjugales, font preuve de cette poursuite sans cesse et inassouvie du bonheur. À travers ses œuvres, l’auteur recherche constamment ce qui rend les personnes heureuses ou malheureuses. Or, il tend continuellement à déduire de la même façon : la vie est compliquée, et la poursuite du bien-être, bien que cruciale, est parfois une voie remplie d’obstacles.
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