Le cadre historique et culturel

Le 17e siècle ou siècle des Lumières est considéré comme la période de prospérité pour la scène française grâce à des scénaristes tels que Jean Racine et Corneille. Ce sont tous des auteurs de Théâtre qui réinterprètent la tragédie. Pierre Corneille qui est le maître du drame français imite des mythes anciens en alliant les aspects actuels ainsi que les composants modernes. La pièce « Médée » s’intègre  dans cette coutume tout en proposant une vision originale sur l’analyse comportementale des protagonistes et les confrontations morales. Elle parcourt également les répercussions du désir humain et des problèmes de conscience qui en émerge, évoquant ainsi des inquiétudes contemporaines. 

La synthèse du scénario ou synopsis

L’ouvrage théâtral décrit l’aventure d’une sorcière appelée Médée. En ayant une personnalité affirmée, elle décide de punir son époux Jason qui a renoncé à elle pour se marier avec une princesse de Corinthe appelée Créuse. La sorcière, partagée par la passion conflictuelle combinant l’amour et la rage, se métamorphose en personnage funeste. Elle se bat avec ses sentiments, tout en prévoyant sa justice personnelle, qui aboutira à travers des gestes effrayants, principalement l’exécution de ses progénitures. Cette tragédie réveille des doutes sur l’essence de l’amour et les impacts de déloyauté.

L’analyse psychologique des protagonistes

Dans le drame de « Médée », les figures expriment  des sentiments tumultueux, dévoilant la difficulté de la passion et de la rancune. Voici alors les personnages principaux de cette pièce :

Médée

Elle représente le personnage clé, interprétant l’amour à son extrême. Elle arrive d’une simple épouse affectueuse et passionnée à un personnage vengeur, rongée par la haine et la souffrance. Son caractère contradictoire la transforme en figure dramatique féminine ; elle est en même temps blessée par la traîtrise de son mari Jason, mais aussi responsable de son anéantissement personnel. Corneille parvient à offrir à la victime une complexité intellectuelle et comportementale unique, permettant au spectateur de percevoir sa dépression et sa fureur. Ses lamentations, pleines de sentiment, mettent en lumière sa lutte intérieure et son envie de regagner sa dignité ruinée.

Jason

En dépit de sa trahison, il présente également une figure intriquée. Son aspiration et son impulsion sur le pouvoir l’incitent à délaisser Médée. Le scénariste Corneille le décrit comme un individu confus entre ses désirs et ses engagements. Son attitude suscite des interrogations sur les souffrances que l’on est disposé à exécuter pour parvenir à ses buts, et les principes de ses résolutions. Ce protagoniste illustre les dissonances de l’homme : il est en même temps un vaillant et sans courage, prêt à l’inhumanité à cause de ses volontés.

Créuse

Cette jeune femme qui est la nouvelle amante du traître est parfois identifiée comme un protagoniste secondaire, pourtant son rôle est important dans la scène. Elle met en avant le modèle féminin du temps qui est tendre, charmant et humble. Son existence révèle les conflits entre les caractères habituels de la femme et la force dévastatrice de la rivalité. Malgré qu’elle soit affectée par les incidents, elle manifeste également l’équilibre par rapport aux sentiments désastreux et ruinant de Médée.

Les idées et problématiques prédominantes de l’œuvre théâtrale

Nous allons voir les thèmes majeurs que la pièce « Médée » explore sur les principes de fidélité et déloyauté. Ce qui dévoile ainsi les faiblesses des relations interpersonnelles vis-à-vis des passions ardentes.

Le désir intense et la rancune

L’idée principale de « Médée » s’avère être le désir, qui se convertit en châtiment brutal. La liaison entre la sorcière Médée et Jason démontre de quelle manière la passion évolue en antipathie ou en malveillance. Le scénariste Corneille approfondit la double nature de l’état d’âme, dévoilant que l’amour, quand il est trompé, peut provoquer des événements terribles. L’aspiration de Médée pour châtier est influencée par une souffrance intense, éclairant ainsi l’instabilité de l’émotion.

La position des femmes

Médée représente un personnage emblématique qui reconsidère les attentes de genre de son temps. Sa contestation contre son compagnon et la culture patriarcale marque une volonté d’indépendance. Or, ceci lui a coûté trop cher, car elle en vient à provoquer sa détérioration. Ainsi, Corneille signale que bien que les femmes soient vigoureuses, elles peuvent être détruites et abattues par les circonstances. Il montre également que la résistance au pouvoir peut amener à l’anéantissement.

La destinée et le pouvoir de choix

L’ouvrage explore aussi des idées relatives au sort ou destin. L’actrice principale Médée, dirigeante de sa vindicte, paraît coincée dans un sort dramatique. Le scénariste Corneille expérimente l’idée que, en dépit de nos choix, des influences externes peuvent affecter nos destinées. Cette tension entre la destinée et le pouvoir de choix se situe au centre du drame et accentue le concept que nos actes pourraient avoir des suites.

Le style d’écriture ou procédé narratif

Dans l’œuvre « Médée », le maître des dramaturges Corneille développe un large éventail de techniques littéraires qui affirment l’intensité narrative et les complexités intérieures des protagonistes.

Lexique et discours argumentatif

Corneille emploie une expression plus élaborée et figurative pour manifester les émotions subtiles des protagonistes. L’allocution de Médée est surtout influant et vigoureuse, expliquant sa bataille psychologique. La rhétorique, appliquée méticuleusement, renforce l’affrontement entre les figures et garde  le conflit émotionnel tangible. Le choix de l’expression et des illustrations permet alors au public d’éprouver l’ardeur sentimentale.

L’opposition visuelle

Les dissemblances entre les protagonistes et leurs inspirations accentuent les pressions narratives. La sorcière, comme femme dominante, se dresse contre Jason, qui personnifie motivation et narcissisme. Cette inversion permet de mieux saisir les dilemmes éthiques et sentimentaux auxquels les figures ont subi. Ce qui rend le drame encore plus émouvant.

La pratique de la tragédie théâtrale

Corneille honore et valorise les normes du drame classique tout en y incluant son regard subjectif. L’agencement de l’œuvre théâtrale, à l’aide des éléments (chronologie, emplacement, acte), fait partie des facteurs de la tension dramatique, rendant ému le public. Enfin, l’intensité des occurrences en peu de temps met en évidence l’urgence ressentie et l’importance des choix des personnages.