I. Les questionnaires et les enquêtes
L’intérêt de cette collecte est de récupérer des données que l’on peut décrire comme standardisées. L’avantage est aussi qu’elle permet de toucher un grand nombre de participants. Elle est intéressante puisqu’elle permet une analyse statistique complète. Les questionnaires relativement simples à administrer à partir du moment où l’on a une population cible clairement définie. Cependant, elle suppose quand même plusieurs limites. Par exemple, formulation des questions doit être précise pour éviter les biais. Il faut aussi que l’échantillon soit précisément défini pour que l’étude soit considérée comme étant la plus représentative possible.
II. Les entretiens individuels ou collectifs
Les entretiens permettent un traitement beaucoup plus qualitatif puisqu’ils permettent d’extraire des passages des échanges qui sont appelés de verbatim. Il existe des entretiens directif, semi-directif et libre. Par la définition d’une grille d’entretien, ceux-ci permettent d’aller plus loin sur les perceptions, opinion ou expériences des enquêtés. Seuls les entretiens libres ne suivent pas une grille précise. Par compte, le traitement statistique est faisable, mais peu réalisé dans les faits. L’avantage de cette méthode d’enquête est qu’elle est flexible et qu’elle permet d’avoir de nombreux détails. Par compte, l’analyse est beaucoup plus difficile que pour les questionnaires même si la définition d’une grille thématique permet tout de même de limiter les difficultés d’analyse. Enfin, il peut aussi y avoir des problématiques d’interprétation qui dépendent de la façon dont l’enquêteur mène son entretien, mais aussi sur la façon dont il comprend les réponses. Les questions doivent aussi être posée d’une certaine façon pour éviter d’orienter la réponse de l’enquêté.
III. L’observation directe
Cette méthode apparaît comme assez simple puisqu’il s’agit d’observer le comportement des enquêtés en lien avec l’activité qui nous intéresse (au travail, avec leur enfant, au sport…). Il y a plusieurs types d’observation qui est lié à la façon dont l’enquêteur est impliqué dans le milieu étudié et la façon dont il aborde sa double-posture. L’observation participante est une méthode où l’enquêteur pénètre un espace pour observer les pratiques, comportements et interactions de l’intérieur. Il est donc considéré comme un membre du groupe tout en étant identifié comme n’étant qu’un observateur. Il existe aussi la participation observante où l’enquêteur propose une réelle activité dans le contexte qu’il étudie. Le résultat de l’observation apparaît donc comme lié à sa participation. Cette méthode consiste à observer des comportements dans leur contexte naturel. Les données recueillies apparaissent donc comme spontanées et authentiques même si l’influence potentielle de la présence de l’observateur peut être soulignée. Il faut aussi que l’observateur soit en capacité de prendre un recul critique suffisant au moment de l’analyse.
IV. L’analyse documentaire
Comme son nom l’indique, cette méthode repose sur l’étude de documents existants comme des rapports ou des archives de nature différentes. Il faut appliquer à cette analyse une méthodologie précise entre l’analyse de discours et l’analyse de contenu. Ces deux méthodes sont différentes dans leurs objectifs, approches et outils. L’analyse de contenu est utilisée pour quantifier et qualifier les éléments d’un corpus dans le but d’en identifier les thèmes, tendances ou structures répétitives. L’approche est à la fois qualitative et quantitative puisque l’occurrence des mots est parfois utilisée. Cette méthode peut être utilisée pour analyser la fréquence des mots associés à un thème particulier dans un corpus composés d’articles de presse. L’analyse de discours s’intéresse plus au sens des textes en prenant en compte la façon dont ils sont construits et à leurs effets dans un contexte particulier (social, politique ou culturel). L’intérêt de ce type d’analyse est de comprendre comment un texte produit du sens, des valeurs ou des idéologies, mais aussi comment se structure la relation entre les différentes parties prenantes dans un contexte particulier. L’analyse est donc surtout qualitative puisque le texte est étudié dans sa globalité en examinant aussi des dimensions linguistiques et sociales (relations de pouvoir, positions idéologiques). Cette méthode de recherche est intéressante lorsque l’on a un corpus complexe, mais elle nécessite tout de même une expertise importante dans le domaine étudié.
V. Les focus group
Ils permettent de réaliser un échange d’idées entre plusieurs participants autour d’un thème commun. Cette méthode reprend les principes de l’entretien, mais avec groupe et non pas une personne individuelle. Celle permet d’explorer des perspectives diverses dans un contexte que l’on peut considérer comme interactif. Par compte, cette méthode de recherche présente des risques si certains participants prennent le dessus sur les autres. Il faut que l’enquêteur réussisse à facilement gérer le temps de parole entre les différents protagonistes.
VI. L’expérimentation
Dans des conditions contrôlées, il s’agit de tester des hypothèses. Cette méthode est celle qui domaine dans les sciences dites dures, mais elle est aussi appliquée aux sciences humaines. Elle permet de donner des preuves solides et d’identifier des relations de cause à effet entre plusieurs phénomènes. Cependant, les conditions sont parfois éloignées de la réalité puisqu’elles sont parfois simplement construites.
VII. L’analyse statistique
Il s’agit d’une méthode utilisée pour examiner des données chiffrées. Elle permet donc de définir des tendances. Les données utilisées peuvent être issues d’une étude réalisée par les questionnaires, mais aussi de documents produits par d’autres organismes comme l’INSEE. Avec ce genre de méthode, les données sont souvent très fiables, mais il faut une expertise technique assez précises pour l’analyse des résultats.
VIII. L’analyse des réseaux sociaux
Même si l’analyse peut relever d’autres méthodes comme l’analyse documentaire, il est d’usage de proposer une étude des interactions et opinions exprimées sur les différentes plateformes. Celles-ci peuvent être comparées entre elles ou une comparaison peut être réalisée entre différents comptes sur une même applicable. Les avantages de cette méthode sont de proposer des données en temps réel sur des tendances réelles mais elle présente tout de même de limites du fait de possibles difficultés à interpréter les données sans outils.
IX. Les études de cas
Il s’agit d’une méthode qualitative permettant d’approfondir un ou plusieurs cas. D’autres méthodes vues plus tôt doivent être mobilisées pour pouvoir avoir des données convaincantes. L’analyse reste souvent détaillée et contextualisée même s’il reste difficile de généraliser des résultats.
X. Les méthodes mixtes
Comme son nom l’indique, les méthodes mixtes consistent en une combinaison de méthodes quantitatives et qualitatives pour croiser les données. Cette approche permet un enrichissement des résultats mais demande quand même beaucoup de temps et de ressources.
Pour conclure, la méthode de recherche et de collecte de données doit être adaptée au projet choisi pour pouvoir garantir la qualité des résultats. Il faut tout de même se renseigner en lisant des travaux similaires à ceux que l’on souhaite mener pour voir la façon dont les chercheurs travaillent un sujet.
Bibliographie :
Bardin, L. (2013). L’analyse de contenu. Presses Universitaires de France. https://shs.cairn.info/l-analyse-de-contenu--9782130627906?lang=fr
Berthier, N. (2023). Les techniques d'enquête en sciences sociales. Armand Colin. https://doi.org/10.3917/arco.berth.2023.01.
Sarfati, G. (2019). Eléments d'analyse du discours. Armand Colin. https://doi.org/10.3917/arco.rfati.2019.01.
sous la direction de Siméant-Germanos, J. (2015). Guide de l’enquête globale en sciences sociales.https://doi.org/10.3917/cnrs.simea.2015.01.