Analyser le sujet

Comme dans tout travail, la première étape réside dans l’analyse du sujet. Il faut donc examiner avec attention l’intitulé du sujet. L’intérêt est de bien comprendre précisément la consigne pour avoir en tête une ligne directrice de réflexion. Cela permet aussi de poser les bases de tout le développement que vous ferez par la suite. 

 

Identifier les mots-clés

Les mots-clés qui sont présents dans l’énoncé donnent donc des indications plus qu’importantes. Ils définissent le champ disciplinaire ou l’époque à étudier et précisent les termes clés, qu’il faudra définir, et les axes de recherche. Par exemple, si l’on vous propose un sujet intitulé : « Les défis de la mondialisation au XXIe siècle », il faudra mettre en avant le terme de mondialisation, mais aussi la période du XXIe siècle. 

Grâce à ces mots-clés, vous pouvez déterminer les grandes thématiques à aborder dans votre travail et pouvez orienter efficacement vos recherches. De là, il est crucial de faire un travail d’identification avant toute prise de note ou lecture complémentaire.

Délimiter la problématique

La problématique est la question centrale à laquelle la dissertation que vous allez écrire doit répondre. Il est donc important de proposer une problématique travaillée et englobant toutes les idées que vous allez évoquer dans votre travail. Elle peut être écrite au début de votre travail de brouillon, pour vous permettre de bien poser vous idées, ou à la fin pour être sûr de n’oublier aucun aspect. 

Il existe plusieurs écoles, mais la problématique est souvent attendue sous forme d’interrogation visant à synthétiser l’enjeu principal du sujet. Dans certaines disciplines comme en histoire contemporaine, la problématique est écrite à l’affirmative et sert d’hypothèse de développement. Pour reprendre l’exemple évoqué ci-dessus, on peut se demander : « En quoi la mondialisation, au XXIᵉ siècle, modifie-t-elle les équilibres économiques et sociaux existants ? » À travers cette formulation, nous pouvons cerner l’angle d’approche de votre sujet. Cela vous servira de fil conducteur de votre travail.  


Rien ne vous empêche de reformuler votre problématique à la suite avec des termes plus personnels ou plus précis qui permettra de donner une vision plus précise du sujet que vous avez traité. Il est aussi possible d’explorer plusieurs autres questions pour éclairer votre problématique. 

 

Rechercher et organiser ses idées

Quand la problématique est définie, il faut rassembler tous les éléments utiles pour que vous puissiez mener une réflexion à la fois pertinente et solide. Cette étape est réellement centrale pour vous servir de base à la rédaction de votre plan puis de votre argumentation.

Se documenter

Dans un premier temps, commencez par lire des ouvrages spécialisés, des articles scientifiques, des sites institutionnels ou encore des tribunes d’experts. Vous pouvez aussi consulter des encyclopédies en ligne sérieuses. Toutes les sources sont bonnes à prendre lorsqu’elles sont pertinentes donc n’hésitez pas aussi à vous servir de documentaires, d’émissions radio, de podcasts ou de conférences en ligne. Toutes ces informations permettront d’apporter de la crédibilité à vos arguments et vous permettront aussi d’avoir des exemples variés. 

Si votre travail s’inscrit dans le domaine des sciences humaines, il est important que vous fassiez référence à des auteurs incontournables pour nourrir votre réflexion avec des apports théoriques reconnus. 

 

Classer l’information

Quand vous aurez toutes les informations dont vous avez besoin pour traiter de votre sujet, il sera temps de les trier. Il faut ensuite regrouper vos notes en fonction des axes de réflexion que vous voyez émerger, la chronologie des évènements ou les concepts clés qui se recoupent. Grâce à cela, vous éviterez de répéter plusieurs fois certaines informations. 

Cette classification peut aussi vous aider à visualiser la matière que vous avez en votre possession et vous permettre de faire le tri entre ce qui est cohérent et ce qui l’est moins. Gardez toujours en tête que vous répondez à votre problématique. 

 

Sélectionner les arguments pertinents

Tous les éléments que vous aurez trouvés ne doivent pas forcément être inclus dans votre dissertation. Il faut mieux privilégier la qualité à la quantité. Le mieux est donc d’avoir des arguments qui soient percutants et bien développés plutôt qu’une liste complète, mais qui serait superficielle dans son traitement. 

Pour sélectionner vos arguments, vous pouvez vous servir d’un tableau, de couleurs différentes ou d’un schéma qui vous permettrait d’y voir plus clair. À partir de cette mise en forme, vous pourrez facilement hiérarchiser les arguments et juger de leur cohérence.

 

Élaborer un plan structuré

Le plan est l’ossature d’une dissertation. Il doit permettre de rendre compte de l’orientation de votre réflexion tout en étant à la fois logique et fluide pour le lecteur et le correcteur.

 

Choisir la structure adaptée

Il existe plusieurs formes de plans classiques selon les matières. Le plan thématique permet d’aborder successivement tous les aspects d’un sujet (causes, conséquences, solutions…). Il existe aussi le plan dialectique. Celui-ci consiste à présenter une thèse puis une antithèse, avant de proposer une synthèse nuancée. Ce plan est surtout utilisé en philosophie même si certaines disciplines des sciences humaines l’utilisent aussi. Ce format permet de répondre aux sujets qui se prêtent à un débat d’idées. Enfin, il y a le plan chronologique qui est de rigueur en histoire. Les parties sont alors organisées selon les périodes clés identifiées qu’il faut parfaitement justifier dans l’introduction et dans votre développement.

Bien sûr, la nature du plan que vous choisissez dépend de la nature de la problématique ainsi que l’axe que vous souhaitez prendre dans votre réponse.



Articuler les parties et sous-parties

Chacune des parties doit permettre de répondre à un axe de réflexion bien particulier. Elles doivent permettre de proposer une réponse partielle à votre problématique. Les sous-parties quant à elle permettent de détailler les points essentiels de votre argumentation. Par exemple, si l’on décide de faire un plan thématique, la première partie pourrait servir à l’exposition des causes du phénomène étudié en les illustrant par différents exemples. La seconde partie pourra mettre l’accent sur les conséquences qu’elles soient positives ou négatives. Enfin la dernière partie pourra proposer des solutions ou des pistes de réflexion. 

 

Soigner les transitions

Enfin, il est très important de travailler vos transitions entre les parties qui doivent vous permettre de lier les idées entre elles. Elles permettent de récapituler de manière brève, ce qui a été dit, et d’introduire la suite, en rappelant, au passage, en quoi la partie développée permet une réponse partielle à la problématique. Par exemple, pour passer de la première partie sur les causes à la seconde sur les conséquences, vous pouvez commencer par une phrase récapitulative : « Après avoir mis en évidence les différentes causes qui expliquent ce phénomène, il convient désormais d’en mesurer les conséquences concrètes. » Par ce procédé, vous montrez aux lecteurs la suite de votre raisonnement, et montrez également que vous vous installez dans un développement logique. La rumeur veut que certains enseignants ne lisent que ces passages pour tirer une conclusion sur le développement que vous venez d’effectuer.

 

Rédiger l’introduction

L’introduction est capitale. C’est la première impression que l’enseignant aura sur votre travail. Elle doit donc être suffisamment accrocheuse et surtout suivre une méthodologie structurée pour capter l’attention, donner envie d’aller plus loin et surtout ne pas froisser le correcteur.

Accroche ou amorce

Systématiquement, une introduction débute par une accroche, que l’on appelle parfois une amorce. Il y a plusieurs possibilités. Vous pouvez faire état d’un fait historique marquant, d’une statistique intéressante, d’une courte anecdote ou d’une citation évocatrice. L’important est de bien choisir un élément qui soit en lien avec votre sujet et de bien travailler le lien entre l’élément que vous avez choisi et votre sujet. C’est l’élément qui permettra de lancer votre réflexion.

 

Présentation du sujet et de la problématique

Après l’accroche, certaines disciplines attendent de vous que vous alliez à la ligne. Dans tous les cas, il faut vous adapter à la discipline dans laquelle vous vous insérer. Il faut donc ensuite travailler à la présentation du sujet. Il faut donc expliquer brièvement le contexte et pourquoi le sujet est pertinent, à quelle problématique il répond ainsi que les enjeux qu’il soulève. Cette mise en perspective est cruciale pour que le lecteur saisisse les tenants et les aboutissants de la dissertation. C’est cette étape que vous devez définir les termes centraux du sujet et mobiliser dans le meilleur, des cas des auteurs de référence.

Annonce de la problématique et du plan

Il faut ensuite annoncer votre problématique. Puis annoncer votre plan, l’idée est de légitimer votre plan en expliquant de manière succincte les choses que vous allez dire dans chacune de vos parties et le lien que vous faites avec votre problématique. Le lecteur doit comprendre dès cet instant-là, les différentes étapes de votre argumentation.

Développer et argumenter

C’est le cœur de votre travail. Vous allez y exposer les arguments étayés par des exemples et des références crédibles. 

Construire des paragraphes clairs

Chacune des idées centrales doit être visible dans un paragraphe particulier. Celui-ci doit aussi être organisé de manière claire. Vous commencerez par une phrase d’accroche qui indiquera l’idée directrice. Ensuite, vous aurez un développement qui doit absolument s’appuyer sur des exemples concrets qui peuvent être des données chiffrées, des études ou des citations. Enfin, n’oubliez pas de faire une conclusion partielle pour faire le lien avec la suite. 

Appuyer ses propos sur des sources

Pour renforcer la crédibilité de votre travail, ainsi que sa solidité, il est important de mentionner des références externes fiables que vous avez identifiées dans le cadre du début de votre travail. Il peut s’agir de nombreux types de sources comme des chiffres qui seraient issus de rapports gouvernementaux des études universitaires, des articles spécialisés ou des positions émises par des personnes ou des associations reconnues. N’oubliez pas de citer vos sources.

Diversifier les exemples

Il faut être attentif à l’alternance entre les différents types d’exemples, afin de rendre votre argumentation à la fois plus vivante et plus convaincante. De là, vous pouvez mobiliser des références historiques qui vous permettent une mise en perspective de phénomène dans le temps. Vous pouvez aussi mobiliser des statistiques qui seraient issues d’études sérieuses. Vous pouvez aussi mobiliser des références littéraires, extrait d’œuvres ou d’Éphèse. Enfin, vous pouvez aussi mobiliser des témoignages d’experts comme des chercheurs des universitaires ou des professionnels reconnus. Face à cette diversité de source d’exemple, l’enseignant prendra conscience de l’ampleur de votre travail ainsi que de votre capacité à traiter d’un sujet sous différents angles. 

Anticiper et contrer les objections

Pour que votre argumentation soit considérée comme solide, il faut qu’elle repose également sur la prise en compte de contre-argument. Il faut identifier les objections possibles et y répondre avec une approche nuancée qui vous permettra de montrer que vous avez une bonne maîtrise de votre sujet. Cette démarche permet d’enrichir la réflexion et de conférer davantage de crédibilité à votre propos. Vous montrerez que vous n'ignorez pas les critiques et les approches alternatives sur votre sujet. 

Conclure et soigner la relecture

Les deux dernières étapes sont aussi importantes que les autres : la conclusion et la relecture. La première doit être en cohérence vis-à-vis de la problématique. Elle doit aussi ouvrir des pistes de réflexion.


Synthétiser les idées

Vous devez reprendre les grands points abordés dans le développement. Il faut éviter de répéter mot pour mot ce que vous avez déjà dit. L’objectif est de montrer l’essentiel et comment chacune des parties vous a permis une réponse à la problématique. 

Ouvrir la réflexion

Ce n’est pas une obligation, mais la conclusion peut inclure une ouverture plus large. Elle ne doit pas être un nouveau développement pour autant. Cela permet de suggérer une autre question ou un autre regard sur un sujet.  

Relire, corriger et peaufiner

L’étape de la relecture est indispensable pour éliminer les fautes d’orthographe, les coquilles, les maladresses ou les redites. Il faut laisser passer quelques heures dans l’idéal avant de vous relire. Ce recul vous aidera à être plus efficace. 

Soyez cohérent entre votre introduction, votre développement et votre conclusion. Assurez-vous aussi que la problématique formulée a bien été traitée. 


Bibliographie

    Ministère de l’Éducation nationale (2021). Guide méthodologique pour la dissertation.

    Agence internationale de l’énergie (2023). Site officiel.

    F. Durand (2020). La dissertation en pratique : méthode et exemples. Éditions Univers.