Choisir et définir son sujet de mémoire

Identifier un thème pertinent

Pour trouver un sujet de mémoire qui vous inspire et qui est adapté à votre cursus, il est crucial de réfléchir dans un premier temps à vos centres d’intérêt : le sujet doit susciter en vous une forme de curiosité afin de maintenir votre motivation sur un temps relativement long.

Il faut ensuite vérifier de sa faisabilité. Disposez-vous des ressources nécessaires que ce soit en temps, en accès aux données ou en documents de recherche pour mener à bien votre étude ?

Enfin, il faut tenir compte de la nouveauté. Un sujet doit forcément apporter une perspective originale et s’inscrire dans un thème d’actualité.

Autre critère important, le fait de proposer un sujet qui soit en adéquation avec vos compétences, vos aspirations professionnelles ainsi que la demande institutionnelle. Il est important d’échanger avec vos professeurs ou directeurs de recherche pour valider la pertinence de vos idées avant de vous lancer dans la recherche à proprement parler.

Définir la problématique

Une fois que vous aurez choisi votre thème, il est important de penser à une question centrale à laquelle vous entendez répondre. Il faut donc formuler une première problématique qui orientera vos recherches et guidera toute la structure de votre mémoire.

Bien évidemment, au fur et à mesure de vos recherches, cette problématique peut être amenée à évoluer. Pour la définir, demandez-vous quels sont les enjeux majeurs qui se dégagent de votre sujet ainsi que les interrogations qui sont liées. On peut considérer qu’une problématique est efficace lorsqu’elle met en lumière un paradoxe ou une tension, lorsqu’elle pose une question qui admet des développements argumentés, et lorsqu’elle permet de structurer le plan de mémoire et d’orienter la collecte des données.

Délimiter le champ d’études

Il faut ensuite borner le sujet afin d’éviter de vous disperser. Des angles d’analyse trop large peuvent mener à un mémoire superficiel. Au contraire, un champ d’études qui sera clairement délimité, facilitera la rédaction et renforcera la pertinence de vos conclusions à venir. Indiquer donc une période d’historique, une zone géographique particulière ou un secteur d’activité ciblé qui soit en adéquation avec vos objectifs de recherche, mais aussi vos objectifs professionnels à venir.

 

Élaborer la méthodologie de recherche

Réaliser une revue de littérature

Le travail de la revue littérature est central. Il consiste en un recensement et une analyse des travaux déjà publiés sur votre sujet ou sur des thèmes connexes. Elle vous permettra de connaître l’état actuel des connaissances, d’identifier les limites ou les lacunes de la recherche existante et de vous positionner sur votre approche, tout en évitant des répétitions inutiles par rapport à ce qui existe déjà dans la littérature scientifique.

Dans le cadre d’un mémoire, il n’est pas attendu une revue de lecture exhaustive. Cependant, vous devez tout de même consulter les bases de données académiques, comme Google Scholar ou le Cairn, les revues scientifiques, les ouvrages spécialisés ou encore des mémoires précédemment soutenus et disponibles sur Dumas. Ceci vous permettra de vous guider dans la rédaction de votre revue littérature.

Choisir les méthodes d’investigation

En fonction de votre champ d’étude, mais aussi de votre problématique, vous devrez donc déterminer une méthodologie qui soit la plus adaptée pour répondre à votre problématique. Dans un premier temps, vous pouvez proposer une approche quantitative par un recours à des questionnaires à des sondages ou à des statistiques. Vous pouvez aussi avoir recours à une approche qualitative à partir d’entretien semi-directif, d’observations participantes ou d’études de cas. Enfin, il y a aussi la possibilité de proposer des recherches mixtes qui combine les méthodes quantitatives et qualitatives. Cette méthodologie permet d’avoir une vision plus globale sur le phénomène étudié. Le choix de la méthode que vous décidez d’employer doit être justifié dans votre cadre méthodologique. Vous devez donc expliquer pourquoi vous privilégiez une enquête de terrain, un recueil d’information chiffrée ou encore une analyse documentaire. Assurez-vous donc également de maîtriser les outils nécessaires (logiciels de traitement de données, grilles d’entretien, etc.).

Collecte et analyse des données

Une fois votre méthodologie définie, il faut donc organiser la collecte des données. Il faut donc planifier les étapes de terrain par la prise de rendez-vous pour des entretiens ou la diffusion d’un questionnaire en ligne. Il faut aussi vérifier la fiabilité des sources en validant vos échantillons ou en utilisant des indicateurs rigoureux. Il faut également que l'on voit un plan d’analyse qui soit adapté. Cette étape est bien souvent la plus longue, mais c’est aussi la plus importante. En effet, elle nécessite beaucoup de rigueur et un sens important de l’organisation.

 

Construire le plan du mémoire

L’introduction

Une rédaction de mémoire suit un plan qui est normé. Elle doit comporter une brève mise en contexte, un énoncé de la problématique ainsi que des objectifs de la recherche et se terminer par une annonce de plan. Il faut faire en sorte de bien soigner cette partie, car elle donne aux lecteurs en avant-goût la qualité ainsi que l’originalité de votre travail, une introduction qui est claire et convaincante suscitera l’intérêt et facilitera la compréhension de vos choix méthodologiques.


Les chapitres principaux

Les chapitres constituent la partie centrale de votre mémoire. Il doit forcément y avoir un chapitre théorique que l’on appelle souvent le cadre théorique. Vous devez y présenter les courants de pensée ainsi que les auteurs majeurs et les concepts clés de votre sujet. Ensuite, vous avez un chapitre méthodologie dans lequel vous décrivez les choix méthodologiques que vous avez opérés dans le cadre de votre mémoire. Ensuite, vous avez un chapitre empirique qui s'appuie sur les données que vous avez recueillies, votre analyse et vos résultats.

Pour chaque chapitre, vous devez faire une petite introduction et conclure par un résumé et une transition vers le chapitre suivant. Les titres et les sous-titres doivent être visibles pour que le lecteur identifie rapidement les thèmes abordés et le passage d’un chapitre à l’autre.


La conclusion

La conclusion est un moment important. Elle vous permet de rappeler les grands axes de votre travail. Il s’agit aussi d’un moment pour répondre de manière directe à la problématique que vous avez évoquée en exposant vos principales conclusions. Ensuite, il s’agit de souligner les limites de votre étude et de proposer des pistes de recherche ultérieures. Il est donc judicieux d’y proposer une ouverture sur d’autres perspectives. Cette partie doit démontrer votre capacité à prendre du recul, à situer votre travail dans un contexte plus large et à envisager l’évolution future du sujet.

 

Rédiger le mémoire de manière claire et cohérente

Soigner le style et la clarté

Il faut que votre mémoire bénéficie d’un style et d’une clarté évidente. De là, pour garantir d’une bonne qualité rédactionnelle, il faut utiliser un vocabulaire qui soit adapté au domaine étudié sans être inutilement technique. Veiller à aérer vos paragraphes et à articuler vos phrases de façon fluide. Ensuite, il faut faire en sorte d’éviter les répétitions en variant à la fois les formulations ou en optant pour des synonymes pertinents. Enfin, respectez la cohérence des temps verbaux. Au début de votre propos, mettez une table des matières qui permettra de maintenir un fil directeur et permettra aux lecteurs de s’orienter de manière plus simple. C’est aussi le moment où vous pourrez reformuler vos idées lorsque vous les jugez ambiguës ou peu convaincantes.

 

Gérer les citations et les références

Il est fondamental d’être clair dans la citation de vos sources. Cela vous permettra d’éviter toute forme de plagiat et d’attester de l’authenticité de vos propos. De là, vos enseignants doivent vous fournir la norme que vous devez utiliser. Il faut s’en servir tout au long de votre mémoire. Celle-ci peut être la norme APA, Chicago ou MLA par exemple. Ensuite, il faut indiquer clairement les références bibliographiques en fin de mémoire avec toutes les informations demandées par les normes que vous mobilisez. Il est essentiel de faire ce travail pour pouvoir permettre de distinguer vos réflexions des informations qui sont puisées dans la littérature existante. Il existe des outils de gestion bibliographiques qui sont particulièrement utiles pour vous aider à vous référer automatiquement de vos sources et pour éviter tous les oublis.

Relire, corriger et finaliser

Une fois votre mémoire terminé, il faut aussi prévoir un temps pour les relectures et corrections. Vous devez faire attention à différents points. Dans un premier temps, attardez-vous sur l’orthographe, la grammaire et la ponctuation. Il faut aussi surveiller la cohérence globale de votre travail vis-à-vis, notamment, de votre problématique. L’idéal est de procédé à plusieurs relectures. Chacune doit être axée sur un aspect précis comme sur le fond, puis la forme, puis la mise en page et la bibliographie. 

 

Conclusion générale

Rédiger un mémoire réussi nécessite une démarche méthodique et une rigueur pour chacune des étapes du processus.

Le choix du sujet et la formulation de la problématique posent les bases de votre recherche, tandis que la mise en place d’une méthodologie adaptée garantit la fiabilité de vos résultats.

La construction d’un plan clair, l’organisation soignée du travail rédactionnel et la gestion efficace du temps sont autant de facteurs qui influent sur la qualité finale de votre document.

Par ailleurs, n’oubliez pas l’importance de la relecture et de la correction afin de parfaire votre mémoire et de présenter un travail abouti.

En suivant ces conseils et en adaptant la méthodologie à votre discipline, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour produire un mémoire structuré, pertinent et original. 


Références / Sources citées

  • Eco, U. (2019). Comment faire une thèse. Flammarion.

  • Morin, E. (2015). Introduction à la pensée complexe. Éditions du Seuil.

  • Revue Pédagogique (2021). « Méthodes de recherche documentaire ». Journal des Études Supérieures, 12(3), 45-62.