Méthodes inductives et déductives : les définitions
La méthode inductive
La méthode inductive est le contraire de la méthode déductive. Elle étudie un fait en particulier, quelque chose qui est arrivé à un moment donné pour en déduire une généralité.
Dans le domaine scientifique, ou dans tout autre domaine, elle est régulièrement utilisée et va entrer en complément de la méthode déductive.
Dans cette méthode, on tente, à partir de cas précis, de déduire une règle plutôt générale.
A chaque fois que j’ai eu de la fièvre, j’ai eu une grippe. Il en va de même pour les personnes de mon entourage. On en tire la conclusion suivante : à chaque fois qu’il y a fièvre, il y a grippe. L’exemple est certes un peu simpliste, mais il permet d’illustrer la méthode inductive de manière assez simple.
Si je vois à chaque fois un canard avec un bec jaune, et que toutes les personnes que je connais font le même constat, alors je vais en déduire de manière assez injuste et surtout imprécise, que tous les canards ont le bec jaune, ce qui est faux.
Donc cette méthode peut permettre de mettre en avant de nouveaux postulats, mais les conclusions ne peuvent en aucun cas être à 100% vraies. Si je n’ai voyagé que dans une seule région ou dans un seul endroit et que je n’ai vu que des canards à bec jaune, je n’ai pas pu avoir une observation suffisante de ce qui existe dans le monde, la conclusion est donc forcément erronée et imprécise.
Comme exemple, il est possible de prendre les habitudes d’achat des consommateurs, sujet plutôt pertinent dans le contexte actuel, puisque les habitudes de consommation en question n’ont de cesse d’évoluer avec le temps.
Si un économiste ou un scientifique parvient à mettre en avant le fait que les produits de luxe sont de plus en plus achetés en ligne par les jeunes issus des générations Y et Z, il va mettre en avant le fait que les jeunes générations sont plus enclines d’une manière générale à acheter sur le net.
Il pourrait en être de même pour les achats sur smartphones. Si l’on note que les achats de produits culturels sont majoritairement effectués via smartphone par les 15-25 ans, alors on en déduira que ce sont surtout les plus jeunes qui achètent sur smartphone. Bien sûr, cette méthode présente des limites, car elle n’englobe pas toutes les données existantes.
Autre exemple. Si une marque augmente ses ventes grâce à une page sur les réseaux sociaux, elle va en déduire que le marketing numérique fonctionne mieux qu’une méthode plus traditionnelle. Mais cela ne permet pas d’englober toutes les données. Cela ne peut concerner qu’un seul produit à un moment donné et ne pas donner lieu obligatoirement à une généralité.
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La méthode déductive
Elle représente donc le contraire de la méthode inductive. Dans ce cas précis, on part du général pour aller au particulier.
Cette méthode va se retrouver elle aussi dans de nombreux domaines, comme la loi notamment, mais pas uniquement.
Quelque chose de général est accepté initialement comme étant vrai, et même évident. Ce principe est alors soumis à un cas unique, et une conclusion en est immédiatement déduite.
Tous les carnivores mangent de la viande, le lion mange de la viande donc le lion est un carnivore.
Dans ce cas, si le raisonnement de départ n’est pas erroné, alors la conclusion est également vraie. La méthode déductive est souvent reliée à des vérités qui sont appelées universelles, comme ce que nous avons énoncé à propose du lion.
Toutefois, il y a des limites, et c’est pour cette raison que les deux méthodes tendent à être complémentaires.
Cette méthode ne peut donner en aucun cas des informations nouvelles, elle se contente de ce qui est général, de ce qui est connu. Par conséquent, si quelque chose dans les informations de départ est faux, cela invalide également la conclusion.
Nous parlions plus haut des lois, et plus généralement de la règle de droit.
En effet, la loi tend à appliquer une règle qui se veut générale, donc valable pour tout le monde, à un cas qui lui, est particulier.
Par exemple, si la loi stipule qu’un homicide volontaire est puni de trente ans de réclusion criminelle, alors le juge pourra appliquer cette loi à un cas particulier.
Toutefois, ici aussi, le système va pouvoir présenter quelques lacunes. En effet, il s’agit de prendre en compte d’autres facteurs pour déterminer l’homicide volontaire, comme les circonstances, qui peuvent être soit aggravantes, soit au contraire atténuantes. Il y a aussi les antécédents qui entrent en ligne de compte.
Nous voyons bien ici l’intérêt de concilier les deux méthodes pour parvenir à une conclusion plus juste.
Autre exemple, en médecine, si un patient à mal à la gorge et qu’il a de la fièvre, le médecin aura tendance à prescrire un traitement contre l’angine. Il part bien d’un diagnostic général et il l’applique au cas de ce patient, qui est particulier.
Mais dans ce cas aussi, il peut y avoir d’autres diagnostics possibles, des complications, etc...
Les méthodologies inhérentes aux deux méthodes
La méthode inductive
1) On observe tout d’abord des évènements particuliers, spécifiques.
Reprenons notre exemple, j’ai vu six canards, ils avaient le bec jaune.
2) Ensuite, on recherche des similitudes dans ce raisonnement, des éléments qui peuvent l’appuyer.
Mon entourage n’a vu que des canards au bec jaune.
3) Enfin, on en déduit une généralité, tous les canards ont le bec jaune.
Dans la méthode déductive, il s’agit de faire le contraire.
1) On observe dans ce cas présent une règle qui se veut générale, qui est défini et acceptée comme réelle.
Les carnivores mangent de la viande. C’est un fait, une évidence, tout le monde en a connaissance, il s’agit donc bien d’une généralité.
2) Cette règle générale doit ensuite être appliquée à un cas particulier : le lion mange de la viande.
3) Conclusion logique qui vient à l’esprit : le lion est un carnivore. Donc on tire bel et bien une conclusion particulière à un fait qui se veut à la base, général.
A cet effet, les deux méthodes, inductive et déductive, sont le plus souvent complémentaires, elles peuvent être exploitées de manières subsidiaires pour les besoins de la science notamment. D’un côté, les généralisations qui sont trop fréquentes peuvent être une menace pour le bien fondé d’une méthode et de l’autre, une déduction trop hâtive peut aussi générer de fausses informations dans l’analyse finale, c’est pour cette raison qu’il est surtout intéressant et pertinent de les utiliser ensemble.
Conclusion
Par conséquent, ces deux méthodes, inductives et déductives sont appliquées dans le domaine scientifique, légal, ou autre. Nous avons vu qu’elles étaient souvent complémentaires, car utilisées seules, ces méthodes peuvent avoir certaines limites, et empêcher une précision qui peut avoir toute son importance, surtout au moment de la conclusion de l’analyse. Dans le contexte actuel, où la recherche va jouer un rôle important dans un grand nombre de domaines, il est important d’allier les deux méthodes afin de parvenir à des solutions plus pertinentes.