Pour quelle raison un plan est-il indispensable pour réaliser une dissertation en philosophie ?

Le plan représente le schéma d’un travail écrit. C’est une approche pour ordonner et orienter les idées. Cela dit, son rôle est donc d’assurer que le raisonnement sera fluide, pertinent et bien agencé. Un plan parfait, bien réfléchi, garantit l’évolution précise des arguments et aide l’étudiant à se concentrer sur le sujet principal. De plus, il permet à l’examinateur ou professeur de suivre la logique de ses élèves, simplifiant ainsi l’appréciation de ses facultés à organiser et à raisonner. 

L’essentiel du plan franchit les limites d’une structure élémentaire. En réalité, il constitue généralement le premier aperçu du résultat de l’effort d’un étudiant. Un plan négligé ou mal préparé peut amener à une réflexion illogique, même contradictoire, ce qui compromet l’intégralité de la dissertation. Par contre, un plan lisible et bien organisé illustre une réflexion approfondie et rigoureuse.


Les parties principales pour un plan de dissertation en philosophie

En général, le plan d’une dissertation philosophique est fondé sur trois grandes divisions : l’introduction, le développement, la conclusion. Chacune de ces parties fondamentales a une fonction clairement déterminée et doit être abordée avec une vigilance accrue. Étudions cela de plus près.

L’introduction : une préparation préalable

L’introduction constitue le point de départ pour initier une pensée philosophique sérieuse. Elle doit être brève et pertinente, tout en fournissant les facteurs indispensables au discernement du sujet. 


Les composants à insérer dans cette première partie sont :

·      La reconstitution du thème : il est important de saisir l’idée du thème avant d’y apporter une réponse. La réécriture permet de vérifier que l’on a bien compris la question. Ainsi, elle doit être énoncée de façon à démontrer que l’on n’a pas mal interprété les aspects du sujet.

·      La question centrale : après avoir reconstitué le thème, il est essentiel d’identifier la problématique principale qui en résulte. Cette question constitue l’idée maîtresse du développement et doit être formulée de manière exacte. Elle consiste à questionner le thème et à mettre en évidence les théories philosophiques qui en suivent.

·      La présentation du plan : une fois la question principale soulevée, il faut présenter le plan de manière à ce qu’il soit compréhensible et succinct. Cela aide le lecteur (ou professeur) à percevoir rapidement le développement des idées ainsi que la logique du raisonnement.

Exemple : 

Si le thème est « L’autonomie peut-elle s’associer à la contrainte ? » Dans l’introduction, vous pourriez réécrire ce thème comme ceci : « L’autonomie et la contrainte sont-elles des principes opposés? » Vous pourriez également soulever la question en vous demandant si l’autonomie personnelle est compatible avec le concept de l’inévitabilité, qu’elle soit issue du naturel, de la société ou de l’histoire.

Le développement : une réflexion complète et approfondie

Le développement représente le cœur du travail écrit. C’est dans cette partie que l’élève partage son point de vue, justifié par des affirmations et des illustrations philosophiques. Le développement se subdivise souvent en trois sections, bien différentes, chacune axée sur une dimension de l’enjeu ou de la problématique. Chaque section de cette partie doit entamer par un concept dominant qui se rapporte à la problématique, appuyé par des arguments. En effet, pour renforcer la réflexion, ces derniers doivent être soutenus par des exemples tirés de la philosophie ou des extraits cités par de grands penseurs. 


Les trois sections fondamentales du développement peuvent adopter le modèle ci-après : 

·      Thèse : 

Dans ce paragraphe, on fournit une réponse envisageable à l’enjeu du sujet. Cela peut concerner l’opinion la plus claire ou la réplique la plus commune à la question centrale. Ici, le but est de valoriser ou de soutenir une pensée de façon rationnelle. Par exemple, dans le cas où on se pose la question : « L’autonomie se concilie-t-elle avec la contrainte ? », on pourrait commencer par soutenir le concept que l’autonomie et la contrainte sont incompatibles, tout en mentionnant des grands penseurs tels que Hobbes ou Spinoza. 

·      Antithèse :

Cette section du développement expose un point de vue opposé, en contredisant l’hypothèse du départ et en présentant un argument contraire. Le concept est de montrer qu’il y a également une possibilité selon laquelle l’indépendance et l’inévitabilité peuvent être conciliables. Par exemple, on pourrait se référer aux principes de Kant ou de Sartre, qui soutiennent une vision de l’émancipation comme étant réalisable dans certaines situations contraintes.

·      Synthèse : 

Enfin, dans le dernier paragraphe, on doit trouver un rapprochement entre les deux hypothèses, souvent par le fusionnement des points de vue opposés. Dans cette partie, l’élève cherche à démontrer que, même si la nécessité et l’autonomie sont des principes contradictoires, une étude plus poussée révèle qu’elles peuvent se rallier dans certaines situations, ou à l’inverse, que leur contradiction est intransigeante. Cette section est alors importante pour conclure la pensée de façon équilibrée et logique.

La conclusion : une réponse à la question centrale ou la problématique

La conclusion consiste à la dernière phase de la rédaction. Elle doit être courte, mais frappante, et avant tout elle est destinée à répondre à la question soulevée dans la partie introduction. Cette dernière étape ne porte pas seulement sur le résumé des propos tenus. Elle consiste aussi à fournir une réponse concluante à la problématique du sujet, tout en orientant la discussion vers de nouvelles visions.

Il est notable de ne pas intégrer de nouveaux concepts dans la conclusion. Cependant, il faut révéler comment les diverses sections du développement se coordonnent pour donner une réponse exhaustive. En cas de besoin, cette dernière partie de dissertation peut également présenter les difficultés qui peuvent obstruer la pensée ou recommander une orientation vers une nouvelle pensée philosophique.


Conseils

Maitriser une dissertation en philosophie consiste à réaliser un plan réussi. Pour cela, il doit être effectué de manière simple, précise et harmonieuse, avec une série rationnelle de concepts. De même, en conservant l’équilibre entre les sections fondamentales de la partie développement, vous devez manifester vos pensées en étant logique et appuyer votre raisonnement. Pour terminer, révisez attentivement votre dissertation, car, bien sûr, la relecture vous aide à valider le plan et à vérifier que chaque contenu de toutes les parties participe à l’élaboration de votre argumentation.


(2024, 30 octobre) « Comment rédiger une dissertation de philosophie : les meilleurs conseils de profs » L’étudiant. https://www.letudiant.fr/bac/comment-rediger-une-dissertation-de-philosophie-les-meilleurs-conseils-de-profs.html

Gregoire J. (2023, 12 juin) « Comment rédiger une dissertation de philosophie ? » LeFigaro étudiant. https://etudiant.lefigaro.fr/vos-etudes/etudes-secondaires/33812-comment-rediger-une-dissertation-de-philosophie/