Pour ce qui concerne la réalisation d’un mémoire sanctionnant la fin d’un cycle d’études ; en général de master ou de licence, certains points et étapes cruciaux doivent faire l’objet d’une délicate attention.

En effet, si chaque étudiant est confronté à ce travail de réflexion approfondie, d’analyse rigoureuse et de production scientifique, bien souvent cela s’avère être un chemin plein d’écueils, et la seule ambition ne suffit pas. 

C’est alors le chargé d’étude ou un professeur universitaire qui supervise l’avancée du dit mémoire ; une personne d’expérience qui mettra en évidence les points montrant qu’un sujet de mémoire est réalisable ou non. 

Le but du présent document est d’accompagner les étudiants en amont, afin qu’ils ne fassent pas les frais d’un éventuel manque de préparation ; nous soulignerons donc l’importance de la planification de cette entreprise intellectuelle.


I. L’importance de la délimitation du sujet

Un premier critère est celui de la clarté du sujet de mémoire, dont va dépendre sa faisabilité. Ce premier critère est tout à fait pratique, car un sujet trop vague ou vaste est généralement considéré comme trop difficile ou encore plus à propos dans le cas d’une thèse. Ce pourquoi un étudiant universitaire en fin de premier ou second cycle devra se contenter d’un sujet plus circonscrit, de manière à ce qu’on lui permette de poursuivre une exploration approfondie. 

À titre d’exemple le sujet de sociologie « L’Homme porte-t-il par nature des lois sociales déterminantes de son comportement en tant que groupe » est trop large en ce qu’il n’est pas à la portée d’un étudiant rédigeant un mémoire. Il faudrait le transformer en « L’Homme développe-t-il des comportements prévisibles liées à son processus de socialisation ».

Ce second sujet, bien que complexe pour les idées qu’il apporte, s’appuie sur des concepts tangibles, il permettra donc à l’étudiant d’avoir une direction dans ses recherches, et un appui universitaire car de nombreux travaux sur le même domaine d’étude existent déjà.

Plus encore le second énoncé est plus compréhensible que le premier, il ne soulève aucune ambiguïté mal venue, et s’il est complexe il reste entendable. De la même façon, un sujet ne doit pas avoir trop de facettes, et à sa seule lecture, il doit être possible d’en comprendre la portée.

Attention toutefois à ne pas rendre un sujet trop étroit, auquel cas l’étudiant risque de manquer de matière pour l’analyse étendue que l’on attend de lui, ce qui compromettrait la richesse de son mémoire.


II. L’accessibilité et la variété des sources

Dès lors qu’un domaine d’étude a été ciblé et qu’il est suffisamment centré autour d’une ou plusieurs thématiques ; l’étudiant se doit de vérifier un point clé, auquel le jury sera également attentif, les sources exploitées sont-elles suffisamment variées et pertinentes.

Si un mémoire relève d’une méthode quasi-scientifique de recherche, il est nécessaire de disposer de sources différentes : livres, revues, journaux, études, thèse, ressources numériques, films et vidéos. En somme, il n’est pas permis de se contenter d’internet ; et si les sources ne sont pas correctement exploitées, l’étudiant pourrait être recalé.

Alors avant de se lancer dans une rédaction quelconque, l’étudiant doit s’assurer d’avoir effectué une recherche dite primaire ; celle-ci lui permettra d’établir si les données dont il a besoin sont disponibles et consultables dans le cadre temporel qui lui est imparti, c’est-à-dire 6 à 12 mois.

Finalement il faut garder à l’esprit une norme d’usage, l’éthique, car la consultation des sources doit la respecter, ce qui signifie la protection des données personnelles, le respect de la confidentialité des informations utilisées, et bien entendu l’obtention des autorisations en ce qui concerne certains documents d’archives ou les enquêtes réalisées auprès de populations spécifiques.


III. Maîtrise des concepts théoriques associés 

La faisabilité d’un sujet de mémoire implique dans un second temps les capacités et enseignements poursuivis par l’étudiant. De fait, il lui est nécessaire de connaître les concepts théoriques qui entourent la question traitée, de même que les outils méthodologiques propres à la faculté dans laquelle il est inscrit.

Les exigences sont variables pour ce qui concerne la forme et la méthode, toutefois un point reste stable et commun à toutes les universités ; il est nécessaire de détenir une grande connaissance du cadre théorique, car le travail d’argumentation et de commentaire qui est réalisé dans le cadre du mémoire, doit faire la démonstration de la compréhension des enseignements, et d’une certaine capacité d’exploitation de ceux-ci.

En outre, il est nécessaire de s’attarder au choix de la méthode de recherche, dépendant alors du cursus, il peut s’agir de mémoires impliquants des analyses statistiques, quantitatives, qualitatives ou mixtes, ce qui nécessite une formation et des outils de traitement de données. Pour ce qui concerne les étudiants en lettre, il s’agira de respecter les conditions d’usages et de citation des sources, en général au format Harvard ou APA.


Conclusion

L’ensemble des critères énumérés concernant la faisabilité d’un sujet de mémoire doit être entendu, et respecté par l’étudiant, qui doit les prendre en considération avant d’entamer le processus de recherche secondaire et l’écriture. 

À ce titre une préparation méthodique est conseillée, en particulier pour ce qui concerne les étapes de la problématisation, du plan et des recherches primaires qui confirment ce dernier. Un temps de 2 à 4 semaines doit en effet être consacré à un travail préparatoire, qui une fois confirmé par la personne en charge de la supervision, permettra à l’étudiant de commencer la rédaction de son mémoire avec une ligne directrice claire, et un plan dont il à l’assurance qu’on ne le lui reprochera pas le jour de sa soutenance.

Plus encore, il semble qu’un dernier point doive être mentionné ; le sujet du mémoire ainsi que son contenu doivent ensemble apporter de l’originalité et contribuer au champ de recherche du domaine choisi. Un sujet déjà traité pourrait être refusé, et il est parfois difficile d’aborder un même thème sous un angle novateur, ce pourquoi il est parfois essentiel de s’attarder à une exploration de sujet auxquels aucune réponse n’a été donnée, sans pour autant tomber dans l’avant-gardisme ; ce qui loin d’être une tare pourrait mettre l’étudiant face à un manque de ressource.